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Le groupement paroissial
Découvrez plus d’un siècle d’histoire des deux églises de la ville du Vésinet : Sainte-Marguerite est bâtie au centre de la ville nouvelle du Vésinet et consacrée en 1865, et Sainte-Pauline, chapelle bâtie en 1913, devenue paroisse en 1919.
Située « au cœur du village », elle est le signe de la présence de Dieu mais aussi de notre communauté catholique. Elle porte le nom de Sainte-Marguerite en mémoire d’une fille d’Alphonse Pallu, fondateur du Vésinet, décédée en 1860 à l’âge de 10 ans.
Alphonse Pallu choisit l’architecte Louis-Auguste Boileau et confie la réalisation de l’édifice à l’entrepreneur François Coignet. Le premier conçoit la structure en fer et en fonte. Le second bâtit les murs, les balustrades et le clocher en utilisant le procédé du « béton aggloméré » dont il est l’inventeur. C’est pourquoi l’architecture de l’église du Vésinet, avec son style néo-gothique, sa structure métallique et sa maçonnerie monolithique, est innovante pour son époque.
Commencée en 1862, l’église est consacrée en 1865. De 1898 à 1900 l’architecte Louis Gilbert réalise les deux chapelles, le déambulatoire et la sacristie dont les décors sont confiés à Maurice Denis.
Gravement endommagés par un incendie en 2009, ces décors ont été restaurés en 2012/2013. A cette occasion, le chœur a retrouvé son aspect d’origine.
L’église est classée monument historique en 2016.
Les bannières de procession de Sainte-Marguerite
Les bannières de procession serv(ai)ent de signal de regroupement pour les communautés – paroisse, congrégation, confrérie – lors des rassemblements – procession, pèlerinage, rassemblement diocésain, messe pontificale -. Très en vogue jusqu’au concile Vatican II, elles ont quasiment disparu à l’occasion de la réforme liturgique qui a suivi, mais peuvent s’être maintenues localement, en Bretagne notamment où elles sont sorties pour les Pardons traditionnels.
Une bannière paroissiale et une bannière de confrérie
L’église Sainte Marguerite a la chance de présenter une bannière paroissiale et une bannière de confrérie.
– La bannière paroissiale représente à l’avers la Vierge de l’Apocalypse (broderie sur trame de soie crème) surmontée de la citation latine « Monstra Te Esse Matrem » (« montre [nous que] tu es mère » en français) – tirée de l’hymne grégorien « Ave Stella Maris » – et surplombant le blason du Vésinet ; sur le revers, des éléments de passementerie sur fond crème formant le monogramme « AM » (pour Ave Maria, « Je vous salue Marie » en français), surmonté des mots « Le Vésinet » puis » Ste Marguerite priez pour nous », et surplombant le blason du Vésinet.
– La bannière de confrérie représente à l’avers, dans une mandorle, la Vierge Marie remettant [la prière] du Rosaire à Saint Dominique (peinture sur soie, rehaussée de fils d’or), encadrée par 4 roses stylisées sur fond crème et surmontant le monogramme « SM » (pour Sainte Marguerite), lequel monogramme est traversé par le glaive de l’exécution de la sainte et la palme du martyre ; sur le revers, des éléments de passementerie sur fond crème formant le monogramme « AM » (pour Ave Maria, « Je vous salue Marie » en français), et surplombant la mention « Paroisse du Vésinet ».
Ces pièces présentent la particularité de réunir plusieurs techniques : broderie, peinture sur tissus, passementerie.
Un témoignage du renouveau spirituel de la fin du XIX siècle.
Le choix de représenter la Vierge de l’Apocalypse sur la bannière paroissiale – plutôt que la patronne de l’édifice, Sainte Marguerite – n’est pas neutre ; il s’inscrit dans le renouveau spirituel de la fin du XIXe siècle, qui voit dans la Femme de l’Apocalypse non seulement la Vierge Marie mais aussi la figure de l’Eglise triomphante [des persécutions]. Le pape Léon XIII – qui formula la doctrine sociale de l’Eglise dans l’encyclique Rerum Novarum (1891) – encouragea la pratique du Rosaire dans 11 de ses encycliques.
Lors de la réforme liturgique introduite par le concile Vatican II (1962-1965); les communautés paroissiales se dépouillèrent de nombreux objets qui ne correspondaient plus aux « besoins et exigences de l’époque moderne ». Les bannières, à l’usage mal commode du fait de leur poids et de leur prise au vent, furent remisées dans le grenier de l’église Sainte Marguerite. C’est là qu’un paroissien, Amaury de Torsiac (1961-2021), les découvrit, roulées en boule dans la poussière. Avec l’aide de son épouse, il confectionna une hampe et une housse transparente pour protéger les bannières, déjà très abîmées, lors de leurs sorties : rassemblement diocésain de Jambville, messe de Benoît XIV sur l’esplanade des Invalides, cérémonies à la cathédrale de Versailles.
Un élément patrimonial fédérateur des énergies.
En 2019, les bannières – propriété de la commune mais dont l’usage est réglé par le curé affectataire de la paroisse Sainte Marguerite – sont confiées à la Société d’Histoire du Vésinet (SHV) qui s’engage à financer leur restauration grâce au produit de la vente du livre « Sainte Marguerite, une église à nulle autre pareille« , un ouvrage collectif à l’initiative du paroissien Benoît Caux et préfacé par Père Marc Boulle, curé de la paroisse. Le maire-adjoint en charge de la culture entame alors des démarches auprès des services départementaux de la Conservation du Patrimoine en vue de leur restauration. Lors du changement de municipalité le projet est porté financièrement par la nouvelle équipe qui contribue en 2020 à hauteur de 35% aux travaux de restauration ; le reste des 25 000€ nécessaires est apporté par le Département des Yvelines.
Après deux ans de travail, la restauratrice Claire Beugnot, indique que « vu leur grande fragilité, [les bannières] ne pourront plus jamais être mises debout et devront être présentées à plat, que leur exposition à la lumière est limité à 6 mois par an et que les conditions de présentation doivent suivre un cahier des charges précis ». La construction d’un meuble spécifique pour accueillir les bannières est alors confiée à l’ébéniste Mathieu Bodéré – qui travailla quelques années au Vésinet avant de s’établir à Maisons-Laffitte –, grâce aux concours financiers de la municipalité, de la Société d’Histoire du Vésinet et de la paroisse.
Le clocher-porche : entrée principale de l’église, le clocher abrite depuis l’origine trois cloches en acier.
La nef et le chœur : la nef est rythmée par des colonnes qui mènent le regard vers le chœur et l’autel.
Les vitraux : Alphonse Pallu offre les premiers vitraux. Presque tous les autres ont été offerts par des paroissiens et réalisés, en grande partie, par les ateliers Lobin de Tours entre 1865 et 1904. L’ensemble présente une unité remarquable. En 1980, le maître verrier vésigondin, Emmanuel Chauche crée, sur le thème de l’Apocalypse, les trois vitraux du centre du chœur.
L’orgue : au-dessus de la porte principale, l’orgue actuel, construit en 1934 par Victor Gonzalez, a été installé en 1975 et restauré dans les années 2000.
Les tableaux et peintures :
Les statues : Notre-Dame des Victoires est installée dès l’origine dans la chapelle de la Vierge. Les autres statues (Notre-Dame de Lourdes, saint Joseph, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, saint Antoine de Padoue et le saint Curé d’Ars) sont plus récentes.
Le déambulatoire et les chapelles : Maurice Denis (1870 – 1943) chef de file des Nabis, peintre profondément religieux, grand admirateur de Fra Angelico, veut contribuer au renouveau de l’art religieux. L’abbé Achille Bergonier, curé de la paroisse, sollicite son ami Maurice Denis pour décorer les chapelles et le déambulatoire. Ce dernier réalise les peintures murales, les voûtes en toiles marouflées ainsi que les cartons des vitraux entre 1901 et 1903. Il collabore étroitement avec le maître-verrier Henri Carot pour leur réalisation. Il entend créer une atmosphère favorable au recueillement :
En souvenir de son époux et de sa fille, Adèle Apolline Chardon, veuve, a offert à la ville le terrain sur lequel se trouve l’église Sainte-Pauline. Elle y a financé entièrement la construction de l’église, élevée à la mémoire de sa fille Pauline qui fut construite entre 1911 et 1913.
Début 1911, Mme (Joseph) Armand CHARDRON faisait don à l’évêché de Versailles de sa propriété du Vésinet, l’enclos actuel de notre église, en souvenir de son mari décédé, en vue de faire construire une chapelle. La première pierre est posée le 13 juin 1911 et elle dépendra de la paroisse Sainte‐Marguerite.
Financée entièrement par Mme Chardron, elle sera baptisée « Sainte‐Pauline » en mémoire de leur fille, décédée à l’âge de 20 ans en 1886. L’édifice, de style « gothique » à la demande de Mme Chardron, est l’œuvre de l’architecte Debauve‐Duplan. Elle est construite dans un matériau nouveau : le ciment aggloméré.
La Chapelle Sainte‐Pauline est consacrée le 13 juillet 1913 par Mgr Gibier, évêque de Versailles, qui fixe au 26 janvier, fête de sainte Paule, la fête patronale de la chapelle.
Afin de pourvoir aux besoins religieux des habitants de plus en plus nombreux dans les quartiers situés autour du « Rond Point », Mgr Gibier signe une ordonnance le 27 décembre 1918 créant une nouvelle paroisse à partir du 15 janvier 1919. Ainsi la chapelle devient église et naît la paroisse Sainte ‐Pauline au Vésinet qui englobe certains quartiers du Vésinet, du Pecq et de Montesson.